Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Soma-canke-wandike
Archives
Publicité
Derniers commentaires
4 décembre 2013

Le parent intérieur …

Tout commence ce matin, je fais le premier tour de marche au jardin public avec une amie (ne vous moquez pas, à chacun son sport). Elle me dit qu’ elle se sent nulle parce qu’elle venait de réaliser que « papaoutai » voulait dire « papa où t’es ». De là, on commence à discuter à propos du regard que nous portons sur nos manques (absence d’un parent, manque de certaines choses que les autres ont, etc.).
Elle me confit : « je crois que Dieu a donné à chacun tout ce dont il aura besoin pour pouvoir vivre heureux». Elle continue en disant que, souvent nous passons beaucoup de temps à regarder ce qui nous a manqué, ou nous manque pour justifier pourquoi nous n’arrivons pas à réussir. Cela n’est rien d’autre qu’un manque de prise de conscience, cette conscience qui devrait nous rappeler qu’on peut arriver au bonheur rien qu’avec ce que nous avons. Cette discussion m’a fait penser à cette citation dont j’ignore l’auteur : « Si tu pleures trop parce que tu as perdu ton soleil, tes larmes t'empêcheront de voir les étoiles. »

Souvent, les personnes qui n’ont jamais ou très peu connu leur(s) parent(s) ont un immense vide et ils sont convaincus que ce dernier ne sera jamais comblé. Ils croient qu’ils ne seront jamais (de chez Jamais) complets, des fois ils vivent pour vivre sans vraiment vivre.
Mais, essayez de leur dire qu’il y a des enfants qui souffrent à cause de leurs parents, qu’il y a des personnes qui ratent leurs vies à cause d’un parent, etc. ils ne vous écouteront même pas. Evidemment, je ne remets pas en cause l’importance des parents, loin de moi cette idée !
Essayez d’expliquez à une personne aux revenus modestes mais qui arrive à avoir de quoi manger que ça ne vaut pas la peine de fantasmer sur les richesses d’autrui parce que « autrui » peut ne pas être confortable avec son immense richesse, ou qu’en secret il aurait aimé ne pas prospérer énormément pour minimiser les soucis, etc. Certaines de ces personnes vous répondront que vous ne savez pas de quoi vous parlez.

Comme j’aime penser qu’on ira tous au Paradis, je crois également qu’on a tous droit et accès au bonheur. Le bonheur est en nous.
Ça m’arrive de ne pas me sentir heureuse (découragée, triste, perdue, limite une ratée de la vie, etc.), et mon réflexe c’est de me chercher un bouc émissaire ou même une combinaison de boucs émissaires. Heureusement, jusqu’à présent, j’arrive à me ressaisir, en me rappelant que je suis responsable de mon bonheur, et que tant que je vis, il n’est sûrement pas loin de moi et l’histoire s’achève quand je me mets à sa recherche. Je le retrouve immédiatement ou quelques jours après. J’ai souvent le courage de me dire que si un tel m’a mis dans une situation embarrassante, au lieu de passer ma vie à dire que c’est à cause de tel que je suis bloquée, que je ne serais jamais ce que je veux être, etc. j’essaie de me dire que même si les carottes ont l’air d’être déjà cuites, il me revient d’essayer de m’en sortir. Parce que croyez-moi, tel ne m’aurait pas freiné pour revenir me « défreiner » * attention !!! Le verbe défreiner n’existe pas * (si vous comprenez ce que je veux dire).

C’est quand nous commençons à vouloir que tout aille comme on veut, quand on pense qu’on est les seuls à avoir des soucis ou qu’on en a plus que les autres qu’on s’éloigne du bonheur. Toute personne a son lot de problèmes, de manques, de peurs mais il faut faire avec. Et, il faut se dire qu’il y a, quelque part, plus malheureux que soi, pas pour s’en réjouir mais plutôt pour relativiser, et se dire qu’on ferait mieux de réussir à se réjouir de sa vie telle qu’elle est parce que, qui sait … demain on peut manquer carrément de quoi nous arracher un sourire (j’y crois pas. Je pense qu’il y aura toujours une raison pour sourire à la vie).

Tu as raté un examen, dis toi que au moins tu sais lire et écrire (parce qu’il y a ceux qui auraient tout donné pour aller à l’école). Au pire (de chez Pire), dis-toi que tu peux reprendre l’année (si tu penses que tu y arriveras) même si c’est frustrant, ou si tu crois que c’est mort, cherches-toi un autre moyen pour préparer ton avenir. Je me limite à cet exemple pas très banal. Chacun peut trouver un moyen d’atténuer ses souffrances, une raison pour ne pas arrêter de croire en la vie, et partant essayer d’avancer. Il faut y croire jusqu’au dernier souffle. Parce que les problèmes, ma foie, ça ne finira pas, umuntu azoruhukira mu buruhukiro , comme aime le dire une de mes copines. Ni ukwiga kuryohegwa mu mubabaro.

Un autre exemple me vient à l’esprit : tu viens d’être largué(e), ça fait mal je sais (mpora mbona mu mareresi barira, c’est que ça doit faire mal). Mais check ton cœur, tu trouveras que ton cœur peut encore aimer (y a des gens qui n’arrivent plus à aimer, tu sais..). Non, tu n’arriveras plus jamais à aimer ? Ce n’est pas grave, au moins tu aras aimé une fois dans ta vie ( y a des gens qui n’ont jamais aimé de toute leur vie, tu sais..).

Tu es triste parce que tu n’as jamais aimé ? Ce n’est pas grave, au moins tu ne sais pas ce que c’est (lol).

La plus belle connaissance est celle de soi, dit-on. Se connaître, c’est se connaître vraiment, relire son histoire sans se dédouaner de certains faits, ni en atténuer l’ampleur. Si certaines choses t’ont manqué, il faut en être conscient. Si tu en as eu plus que tu ne devrais, ça aussi faut le savoir pour ne pas tomber de haut quand la situation va se normaliser ou se dégrader.

Et après, accepter d’abriter ce parent intérieur qui est là pour protéger l’enfant intérieur qui ne demande que châtiment pour lui-même quand il n’a pas été à la hauteur (un peu à l’image de certains parents qui sont trop durs sur les bords).
C’est ce parent intérieur qui à chaque fois arrive à nous convaincre qu’on a droit et accès au bonheur peu importe notre histoire personnelle. C’est également celui là qui t’étonnera de son ingéniosité en te cherchant une raison de croire en la vie, quand l’enfant intérieur croit tout le temps que c’est la fin, quand il ne fait que croire que c’est l’heure de creuser sa tombe. C’est ce même parent qui te permettra de répondre à certaines personnes qui te diront « warihenze uvukana ubwoko butari bwo », « akazi k’abantu bo mu bwoko bwawe karaheze hano i Burundi », sans savoir que ce genre de propos peut complexer une personne à vie. A ce propos, il te racontera beaucoup d’histoires dont : « koko wibaza ko Imana yihenze mu kukurema ? Utaronse karya kazi, uzoronka akandi mukwiranye gusumba. Ihorerere mwiza wanje ».

RM – Nov 2013

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Très intéressante réflexion sur le bonheur, sur le manque… Au-delà de la réflexion, j’aime bien les méta-réflexions ou les commentaires de l’auteure sur sa pensée. C’est avec beaucoup d’humour mais ça donne un sens de lecture et constitue une véritable trace de l’auteur dans le texte. Se connaître, reconnaître le vide qu’on a en soi, accepter ce vide qui est un hôte dont on ne sait pas facilement se débarrasser ; d’accord avec l’auteure de l’article mais aller jusqu’à appeler cet inconnu-connu « le parent », là je ne suis pas d’accord. Je préfère l’appeler autrement, mais comment ? je cherche…
Publicité